Comment favoriser les actes de consommation en centre ville et zone urbaine ? Le vélo ne serait-il pas un formidable levier pour dynamiser le cœur des villes, booster le shopping et créer du lien entre les commerçants et les clients ? Les études sur le sujet sont unanimes : le vélo est créateur de lien social, il facilite les déplacements en ville, permet de poser le pied à terre rapidement et donc de mettre la main au porte monnaie en faveur des boutiques locales.
Un constat édifiant
Le vélo est le moyen de déplacement le plus pratique pour s’arrêter en une fraction de seconde devant une vitrine qui nous fait de l’œil. Si en plus, le commerçant possède des arceaux pour se garer, rien de plus facile pour aller faire sa course de proximité. Dans son article « Commerces de proximité, en finir avec le dogme du no parking no business », Matthieu Chassignet s’appuie sur des chiffres et des études pour étayer sa pensée. Ingénieur, il est spécialisé sur les questions autour de la ville et des transports durables. Il s’intéresse activement aux formes émergentes de mobilité et de mobilités douces et des grandes tendances en matière de transports.
Tout comme cet article, plusieurs études ont étudié la question. Au cœur de celles-ci sont analysés les apports économiques du cyclotourisme pour le commerce local des communes concernées. Certains maires de petites et moyennes communes commencent à en prendre conscience. Les retombées sont toujours très positives.
Le constat pour Feexti est sans appel : le vélo dynamise les commerces locaux de différentes façons. Comment ? Il permet par exemple d’augmenter la fréquentation. Véritable priorité du sujet, les infrastructures (les pistes cyclables) et les parkings à vélo encouragent les cyclistes à visiter plus facilement les commerces locaux. Les cyclistes sont alors susceptibles de faire des arrêts imprévus, augmentant sensiblement la facilité à consommer à vélo. Les cyclistes économisent de l’argent sur leurs frais de stationnement et de transport permettant également de lever le frein du budget alloué. Ils dépensent alors davantage dans les commerces.
Murielle, vélotaffeuse lyonnaise certifie qu’en « habitant en région lyonnaise, une grande ville où il n’est pas toujours facile de circuler en voiture et encore moins de se garer, le vélo assure une vraie liberté et permet de favoriser les commerces de proximité. Aller en vélo au marché le dimanche matin permet de se déplacer beaucoup plus facilement qu’en voiture ou il est quasi impossible de se garer. Le vélo est un véritable gain de temps et beaucoup de stress en moins. On accroche son caddy derrière et le confort est excellent ! ».
A l’étranger, les exemples sont légions. A Tokyo centre le dimanche, l’accès en voiture est interdit permettant de faciliter le déplacement des vélos. Le dimanche est devenu la plus grosse journée pour les commerces. En vélo, fini les contraintes de stationnements avec sa voiture. Le cycliste va moins loin qu’en voiture donc il privilégie naturellement le commerce de proximité. C’est un véritable gain de temps qui permet de tisser des liens avec les commerçants. C’est un processus vertueux.
Guillaume, vélotaffeur exprime que « la voiture facilite l’accès à des zones commerciales perdues au milieu de nulle part, zones qu’on aura moins tendance à aller visiter en vélo, contrairement aux commerces de centre ville plus facilement accessibles ».
Fred, vélotaffeur corrobore ses dires : « on s’arrête plus facilement à vélo. On passe devant une vitrine, on a un coup de coeur, on s’arrête, on rentre, c’est tellement simple et bon pour le moral ! Un automobiliste n’aura peut être pas envie de chercher un parking à 500 mètres à la ronde. Il n’aura d’ailleurs sûrement pas vu la vitrine la tête penchée dans le guidon. En général, on fait de courtes distances à vélo par rapport à la voiture. Naturellement, à vélo on va à l’épicerie à côté de chez soi plutôt qu’au supermarché à plusieurs kilomètres ».
Le vélo et sa souplesse d’utilisation
Attardons nous quelques instants sur une étude intéressante et intelligente. Frédéric Héran, chercheur à IFRESI-CNRS, a publié « commerce de centre et vélo, des arguments méconnus ».
Certains de ses propos nous font particulièrement écho :
« Le vélo, par sa souplesse d’utilisation, sa faible consommation d’espace et son rayon d’action, est sans aucun doute le mode le plus efficace pour faire ses courses en ville. Le développement du vélo améliore fortement l’accessibilité des commerces. Or, en ville, l’espace utilisable pour les déplacements et le stationnement est particulièrement rare. Ainsi, pour améliorer l’accessibilité, il est indispensable d’encourager l’usage des modes qui prennent peu de place (par personne transportée) – marche, vélo et transports collectifs – au détriment des modes dévoreurs d’espace – l’automobile. Certes, l’espace nécessaire pour circuler à vélo n’est qu’environ deux à trois fois moindre qu’en voiture, ce qui n’est déjà pas si mal : il faut tenir compte en effet de la largeur de voirie pour se mouvoir à l’aise et des distances de sécurité entre véhicules en mouvement. Mais l’espace nécessaire pour stationner un vélo est environ 10 à 30 fois moindre que pour une voiture et coûte environ 20 à 50 fois moins cher à équiper. Concrètement, cela veut dire qu’un cycliste peut, non seulement s’arrêter pratiquement n’importe où et gratuitement, à deux pas d’un commerçant, mais aussi enchaîner les visites chez plusieurs commerçants (achats groupés)».
L’exemple encourageant de Lille
Depuis le COVID, La ville de Lille a décidé de pérenniser la piétonisation d’une partie de son centre-ville, et ce tous les samedis. Les aménagements des pistes cyclables se multiplient et les voies cyclables sont de plus en plus agrandies. La ville améliore et développe ses infrastructures pour rendre cette pratique plus sûre, plus accessible et plus économique. « Le vélo évite l’engorgement des villes, soulage les axes forts et allège les transports en commun. Il offre une activité physique régulière. Il contribue à l’amélioration de la qualité de l’air en ville » (source ville de Lille)
Des commerçants et des exemples dynamiques
Il existe de nombreux exemples de commerçants et d’entreprises qui ont décidé de lever les freins de l’utilisation du vélo en ville. C’est vertueux et cela dynamise les commerces locaux. Dans les communes de plus de 100 000 habitants, la majorité des clients des petits et moyens commerces se déplacent à pied, et moins d’un quart en voiture. Les villes avec une politique pro mobilité douce ont développé l’attractivité de leur centre ville.
Les commerçants et les entreprises peuvent s’impliquer pour favoriser l’usage du vélo en ville. Les exemples sont variés et surtout il n’y a aucune mauvaise action si elle encourage de prendre son vélo : livraisons clients en vélo, courses, retraits de marchandises, les services de livraison à vélo respectent l’environnement et dynamisent les commerces. (Mon coursier de quartier est un exemple parmi d’autres). Rien de plus simple pour sensibiliser vos collègues au vélo, il suffit de leur en parler et de montrer l’exemple !
L’association boîtes à vélo
« L’association Boîtes à Vélo – France poursuit un objectif non-partisan, d’utilité sociale et d’intérêt général, par ses actions visant à l’essor et à la pérennisation de l’entreprenariat à vélo en France. Elle contribue ainsi à généraliser le vélo comme moyen alternatif aux véhicules motorisés pour le transport des biens et des personnes en milieu urbain, péri-urbain et rural. Nous concevons le vélo comme un moyen durable et efficace de transport des biens et personnes, avec de multiples externalités positives : un environnement plus respirable, une circulation apaisée, un encombrement et un impact sur la voirie réduits, une pratique physique bénéfique, un lien social renforcé. » Les boîtes à vélo.
Son annuaire répertorie collectivités, professionnels et associations locales, une véritable mine d’informations dynamisant l’utilisation du vélo pour le travail et le transport ! Vive le vélotaf autant pour se rendre au travail à vélo que pour travailler à vélo !
Un panel de vélos pour dynamiser vos déplacements
Pour circuler en ville, pour consommer à vélo et pour dynamiser les centres villes à vélo, les vélos cargo permettent de se déplacer et faire ses courses en famille. Dans certaines villes, vous pouvez même les louer. Exemple avec l’association Vélowomon qui propose de louer mais aussi qui sensibilise et initie sur le sujet. Les vélotaxis permettent de se laisser porter. Les vélobus permettent à des parents de se relayer pour accompagner leurs enfants en vélo à l’école. « En pays de la Loire, des groupes empruntent un itinéraire déterminé au préalable, avec des arrêts marqués au moyen de panneaux, à des horaires choisis selon les besoins des familles ».
