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Une vélotaffeuse s’exprime sur ses déplacements urbains lyonnais

Aparté avec Laure, Journaliste Reporter d’Images sur Lyon. Vélotaffeuse depuis plus de 20 ans, elle analyse avec nous les freins des lyonnais pour prendre le vélo mais aussi nous communique sa joie de faire partie de la communauté vélo.

Depuis combien de temps prends-tu le vélo ?

Depuis 2000. Ça fait  plus de 20 ans !

Pour le vélotaf ?

Je prends mon vélo que pour du « pratico-pratique » c’est à dire que je ne fais pas du tout du vélo loisirs. Le vélo est mon moyen de transport pour aller au travail, faire mes courses ou aller au marché.

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Quelles sont les raisons qui t’ont amenées à faire du vélotaf ? Un élément déclencheur ?

Je fais 2 500 km par an. Le vélo fait partie de mon quotidien. Ce qui a déclenché ? Je ne voulais pas rouler en ville, polluer ni utiliser une voiture. Je voulais être libre de mes trajets et mettre toujours le même temps. Avec le vélo, je remplis ces 2 objectifs. Je pars de chez moi et je gare mon vélo sur le parking privé de mon entreprise.

Et sur place, quelles sont les solutions pour stationner ton vélo ?

J’ai 2 possibilités probablement à améliorer ! La première est une cage fermée et couverte qui ne propose qu’une vingtaine de places. Le système propose des places au sol ou en étage mais c’est assez peu pratique. Le panier avant de mon vélo ainsi que mon rétroviseur bloquent l’accès aux emplacements. Le deuxième est composé de râteliers classiques ou barrières mais ces emplacements ne sont pas abrités, donc facilement exposés aux intempéries.

Quel est le pourcentage de cyclistes dans ton entreprise ?

Je dirais environ une trentaine au quotidien sur 150 personnes, peut être légèrement plus l’été.

Est ce que l’entreprise a œuvré pour qu’il y ai une politique d’engagement et de promotion du vélo ?

L’entreprise nous donne un peu d’argent. Je perçois 33 euros par mois (forfait mobilité) pour entretenir mon vélo. En contrepartie, nous nous engageons à ne pas prendre notre voiture, nous libérons une place de parking.

Tu ne peux pas mixer ?

Si tu peux demander à aménager par exemple 6 mois de l’année.

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Quelle distance fais-tu au quotidien ?

Je pédale 20 minutes et je fais 6 km (donc 12 km par jour). En prenant la voiture, je pourrais mettre jusqu’à 45 minutes. J’ai une piste cyclable quasiment tout le long.

Et sans piste cyclable ?

Je l’aurais fait quand même. Dans les critères du choix de mon lieu de vie, je souhaitais des pistes cyclables autour de chez moi et le long du tramway.

Quelle est ta perception de la sécurité en vélo ?

Je me sens très clairement en danger à plein d’endroits. Je ne pense pas qu’il n’existe de situation parfaite. Par exemple, quand tu coupes une rue, la voiture comme elle ne t’a pas intégrée, elle te voit surgir de nul part et elle n’est pas aguerrie. Quant à la situation d’une piste cyclable isolée, c’est génial quand tu es cycliste mais il ne faut pas oublier que dès que tu vas croiser une voiture, elle ne va pas s’attendre à te voir.

Autre situation : quand tu partages un espace avec un bus ou une voiture, cela devient vite la catastrophe ! Pourtant, soyons résolument optimiste car ça bouge un peu ! Les voitures ou les bus commencent à nous intégrer dans leur champ de vision. Ils vont finir par nous intégrer et modifier leur comportement en conséquence, mais cela prend du temps.  La ville ne peut pas évoluer qu’avec des pistes isolées. S’il n’existait que cette alternative, nous serions contraints de vivre chacun de notre côté et au moment des interactions entre nous, cela serait encore plus dangereux. Quand je sors de la piste cyclable, je constate en effet que je prends des risques. Pourtant, je ne suis jamais tombée et je n’ai jamais eu d’accident. Cela m’arrive au moins deux fois dans la journée d’avoir une sensation de peur.

Quelle est l’évolution depuis 20 ans du comportement des automobilistes lyonnais ? Les pistes cyclables sont-elles résolument plus nombreuses ?

Oui, il est indéniable que les pistes cyclables se multiplient d’années en années. D’un point de vue comportement, soyons clairs c’est le téléphone portable qui est dangereux ! Il y a 20 ans les gens n’avaient pas l’habitude de voir des cyclistes mais ils étaient davantage concentrés. Ils n’avaient pas de téléphone au volant. Les vélos étaient perçus comme des agresseurs car ils faisaient surface dans un environnement qui avait été fabriqué pour les automobilistes et pour la voiture, pensé et calibré presque uniquement pour elle ! Aujourd’hui, les personnes qui ne font pas attention aux vélos, ce sont des personnes qui font autre chose dans leur voiture. Un piéton pourrait raconter la même chose que moi. Ce sont eux qui font peur ! Globalement, les voitures ont assez bien intégrées les vélos. Ils se sont habitués à nous voir dans leur « décor ». D’autant plus qu’au feu rouge, nous commençons à voir nos espaces d’arrêts qui sont des espaces devant les voitures, et ça c’est génial.

Et dans le centre ville lyonnais ?

Un vélo face à une voiture ne fait pas le poids… Des deux, c’est le cycliste qui prend le plus de risques. Tout le monde doit rouler doucement et faire attention.  Nous sommes tellement nombreux. C’est compliqué aussi car c’est culturel, les codes sociaux initiaux ne sont pas les mêmes de partout. Au Pays-Bas, tu prends naturellement ton vélo. Nous nous conditionnons à nous mettre dans la voiture et pensons que nous sommes protégés par ce moyen de déplacement. Tant que nous considérerons que la voiture est dangereuse, on ne voudra pas prendre le vélo. J’ai entendu : « ah bon ? Tu mets ton enfant sur ton vélo mais c’est dangereux ? ».  C’est dangereux parce qu’il y a des voitures ». Plus nous serons nombreux à être cyclistes (même si nous n’avons pas tous la même cadence, le vélo électrique par exemple ou encore la problématique de la trottinette) plus le cercle vertueux sera en marche, plus il prendra de l’ampleur. Nous commençons à être vraiment nombreux dans la communauté vélo.

La ville a du mal à s’étendre car nous continuons à penser voiture et à aménager des pistes cyclables en marge d’une circulation qui doit rester à un certain niveau. Nous continuons à voir la ville sous le prisme de la voiture.

Pourquoi un cercle vertueux selon toi ?

C’est notre pensée, une action après une action, qui génère ce cercle vertueux. Si je pense vélo, je prends mon vélo ! Prendre son vélo, quand tu ne l’as jamais fait, cela demande un effort mental. J’ai le souvenir, il y a 20 ans d’avoir fait des repères, j’ai pensé mon trajet vélo et je l’ai conçu sous le prisme de la voiture. Je m’inquiétais aussi pour l’hiver, donc je prenais mon vélo sous certaines conditions. Depuis 6 ou 7 ans, je le prends sans exception. Je ne vois que des avantages. Toutes mes craintes ont trouvé des solutions. Je peux être mouillée ? Je vais avoir une bonne cape de protection de pluie. La nuit est-ce que je vais y voir clair ? Et bien j’ai pris des bons phares. Nous nous mettons plein de freins qui font que nous ne prenons pas le vélo.

Au début, quand j’arrivais en vélo au boulot, j’étais applaudie ! Mais pour autant, tout le monde venait en voiture. Ma mère venait en vélo au travail à la Part Dieu à l’époque. Aux yeux des autres, elle était pauvre car elle n’avait pas de voiture. Alors qu’aujourd’hui, le vélo est devenu un véritable mode de vie, une vraie posture sociale. En tout cas, cela ne te donne plus d’indication sur ton niveau social. Par contre, tu vas montrer tout un tas d’autres choses : tu montres surtout que tu as envie de faire autre chose que de la voiture. Au sein de mon entreprise, tout le monde a essayé ma cape de pluie ! Cela contribue à démystifier. Il s’agit d’un véritable engagement, une volonté même si cela demande quotidiennement quelques minutes de préparation. Un système de rangement sécurisant sur mon lieu de travail serait réellement dissuasif pour le vol et en plus nous avons un immense parking aménageable à souhait.

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Laure Crozat

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