Qu’est-ce qu’une entreprise vélodynamique ? Offrir à ses collaborateurs des espaces de stationnements sécurisants pour leur vélo participe-t-il à la culture vélo efficiente ? Productivité, fiscalité avantageuse, labélisation éco-responsable, baisse de l’absentéisme, bien-être et autonomie sont autant de facteurs déterminants pour une entreprise où la productivité et l’éco-responsabilité avancent main dans la main. Au 21ème siècle, les moyens d’offrir aux salariés un épanouissement professionnel et une prise de conscience environnementale sont presque incontournables. Focus sur quelques pistes pour lever les freins des plus réticents.
Vous avez dit « vélodynamique » ?
Une entreprise vélodynamique intègre totalement l’écomobilité au cœur de son système de fonctionnement interne et externe. Elle donne des moyens à ses collaborateurs de faire un choix simple et simplifié en venant vélotaffer en vélo : stationnement, forfait mobilité, remboursement kilométrique, promotion visuelle même du vélo au cœur des locaux. Elle intègre le vélo comme un moyen de déplacement aussi important que la voiture et les transports en commun. En plus, elle exprime son positionnement en faveur de valeurs éco-responsables, de « petits pas » écologiques pour la planète, et d’une philosophie vertueuse !
Côté entreprise, le plan mobilité
Le Plan de Mobilité employeur (PDM) est obligatoire depuis le 1er janvier 2020. Il était appelé auparavant le Plan de Déplacement Entreprise (PDE). Il s’agit d’un programme conçu pour favoriser les modes de transports alternatifs aux voitures individuelles en entreprise. Il concerne les entreprises de 100 salariés et plus situées sur le périmètre d’un Plan de Déplacements Urbains (PDU) dans le cadre de la Loi d’Orientation des Mobilités (LOM). Ce plan a été pensé pour impliquer les entreprises dans leur transition écologique. Il propose une série de mesures afin de réduire le trafic et la pollution (émissions de gaz à effet de serre).
« Au bout de 20 minutes de vélo, les endorphines et sérotonines sont sécrétées. Les cyclistes sont 2 à 3 fois moins exposés à la pollution qu’en voiture (6 mg/m3 d’exposition au monoxyde de carbone à vélo contre 14 mg/m3 en voiture) ».
Le bien-être des collaborateurs
Les raisons pour une entreprise de croire et de promouvoir la culture vélo sont nombreuses : un collaborateur ponctuel, moins d’arrêt maladie (15% d’arrêt maladie en moins), un taux d’absentéisme en baisse, une efficacité accrue et moins de stress (pédaler libère des endorphines) mais aussi une économie de frais de parking des voitures ou une éthique environnementale positive pour les valeurs que l’entreprise souhaite véhiculer.
Une fiscalité avantageuse
L’employeur profite d’une réduction d’impôt pour « mise à disposition d’une flotte de vélos ». Le formulaire CERFA N°2079 du salarié mentionne en ligne 6 les frais afférents à la location d’une aire de stationnement ou d’un local destiné aux vélos. Lorsque la flotte de vélo est prise en location, le bénéfice de la réduction d’impôt est subordonné à la condition que le contrat de location soit souscrit pour une durée minimale de 3 ans. L’employeur peut offrir une indemnité kilométrique jusqu’à 24 centimes par kilomètre parcouru pour les employés venant à vélo. Si l’employeur ne verse pas l’indemnité, le collaborateur peut déduire les kilomètres effectués dans l’année (trajet entreprise-domicile) et les notifier en frais professionnels (frais réels).
« Une étude menée aux Pays-Bas en 2010 compare 2 groupes de salariés. Des chercheurs ont démontré par les chiffres que ceux qui viennent à vélo sont moins absents que ceux qui prennent la voiture ou les transports en commun ».
Le label Pro Vélo – Programme Objectif Employeur Pro Vélo
Il s’agit d’un label qui dure 3 ans. Pour l’obtenir, l’entreprise suit un programme d’accompagnement sur mesure dispensé par des experts dans le domaine de la mobilité. Il est financé par le dispositif des Certificats d’Economie d’Energie (CEE). Il est porté par la FUB (Fédération Française des Usagers de la Bicyclette) et il vise à motiver les employeurs, aussi bien privés, public que associatifs, à développer une culture vélo au sein de leurs entreprises, établissements ou associations. L’objectif final est d’obtenir le label « employeur Pro-Vélo ». Il existe 3 catégories de labels : bronze, or et argent. Après un autodiagnostic, l’employeur peut utiliser la prime pour financer des services proposés dans le programme (équipements vélo, services techniques, prestations d’accompagnement pour une stratégie vélo). L’employeur booste son score en participant à ces actions et en fin de programme l’audit permet de recevoir un niveau de label. Les différentes actions mise en place et leur coordination permettent d’insuffler un véritable changement de comportement des collaborateurs en faveur d’une écomobilité. Les partenaires sont : la FUB qui assure la conception, le déploiement et le pilotage du programme, les CEE (les Certificats d’Economie d’Energie) et le Ministère de la Transition Ecologique (qui est à l’origine de ce programme entrant dans le cadre du dispositif des Certificats d’Économies d’Énergie).
Les partenaires techniques sont l’ADEME, Eni Gas et Power France. Les financeurs sont Gazel Energie Solutions, SCA les Mousquetaires, Varo et Schell France, branche nouvelles énergies.
« Un salarié vélotaffeur devient 12% plus productif qu’un collaborateur sédentaire. Il prend 27% de congés maladies en moins (étude Alberta Centre For Living). En moyenne, les cyclistes comptent une journée de maladie de moins par an que leurs collègues ».