Aurélien est illustrateur, designer graphique et motion designer. Il crée des identités visuelles et travaille sur différents médias colorés et géométriques. Il est éditeur et fondateur de la Maison Tangible, une manufacture d’images et d’objets graphiques qui promeut l’illustration contemporaine à travers des expositions et des résidences d’artistes mais aussi des ateliers pédagogiques. Vélotaffeur depuis 2015 sur Paris, il réalise entre 15 et 20 km par jour. A travers son regard d’artiste et d’âme sensible, nous observons l’évolution de la place du vélo dans la capitale.
Depuis combien de temps es-tu cycliste à Paris ?
Depuis 2015, j’ai grandement vu la ville se modifier pour laisser de la place au vélo.
Est-ce que tu pratiques le vélotaf ?
Oui, une moyenne de 15 à 20 km par jour dans Paris. Le vélotaf est le moyen le plus pratique pour se déplacer de chez soi vers son travail ou chez son client. Il permet d’éviter le stress et les ralentissements causés par les voitures. De plus, la ville de Paris a largement déployé des pistes et voies cyclables.
Quelles sont les raisons qui t’ont amenées à prendre ton vélo ?
Je viens de la campagne. Il était impensable pour moi, en arrivant à Paris, de m’enfoncer tous les jours dans les couloirs du métro. J’ai besoin d’être hyper mobile, indépendant. Le vélo allie tout en même temps : l’autonomie de déplacement, l’indépendance et la liberté, il permet de faire du sport et de maintenir une activité physique (d’autant plus pour les personnes qui n’ont pas une activité professionnelle particulièrement physique), une mobilité et une mobilité douce surtout !
Quels sont les avantages ? Les freins ?
Aucun frein. Que des avantages. Qu’il pleuve, qu’il vente ou qu’il fasse 30 degrés, le vélo est toujours un meilleur mode de transport que le reste dans une zone urbaine. Il suffit juste d’être équipé : garde-boues, pantalon de pluie ou cape, veste imperméable et gants. Une fois la décision prise de faire ses déplacements en vélo, il est très difficile de revenir en arrière et de prendre le métro ou la voiture. Le vélo permet une autonomie extraordinaire.
Le rapport bénéfices/risques ?
Beaucoup plus de bénéfices. L’indépendance, la remise en forme, l’écologie. Tout est bon. Avec l’arrivée des vélos cargos et des longtails, impossible de garder l’excuse des enfants à emmener à l’école ou des courses à faire.
La sécurité sur le trajet ?
La pratique est devenue très sécurisée à Paris, pour peu que l’on fasse attention, que l’on anticipe les mauvais comportements des autres usagers (poids lourds, voitures, 2RM, autres cyclistes). Par exemple, le réflexe que j’ai lorsque j’arrive à une intersection est d’anticiper le conducteur qui va me couper la route sans s’arrêter (alors qu’il me doit la priorité). Rouler éloigné des portières aussi pour éviter qu’un conducteur l’ouvre juste devant mon passage.
Le stationnement ?
C’est le gros point noir à Paris. Le vol est devenu un sport national. Impossible pour moi de laisser mon vélo dormir dehors. Dans certains quartiers, même attaché, il est en danger. De manière générale, que ce soit dans des établissements publics ou privés, le stationnement de vélos est manquant. Nous devrions penser « stationnement vélo » comme nous pensons « stationnement voiture ». Il y a encore des progrès à faire mais les mentalités évoluent et les solutions émergent peu à peu.
Quelles sont selon toi les solutions sécurisantes aujourd’hui pour stationner son vélo ?
Les cours intérieures sécurisées, les boxes, les parkings intérieurs. Bien entendu, il est nécessaire de changer son prisme et d’être plus organisé (c’est aussi assez culturel). Les espaces ont souvent du potentiel mais sont très rarement aménagés alors au final personne ne range rien et on retrouve vélo, poussettes et autres engins les uns sur les autres, quel dommage !
Aurélien Jeanney
hello@aurelienjeanney.fr
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Art direction
Illustration – Motion design
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