Amsterdam

Amsterdam « Cycling For Everyone »

Qui dit Amsterdam, dit vélo ! Mais savez-vous pourquoi Amsterdam est perçue comme la capitale du vélo ? C’est suite au premier choc pétrolier que les néerlandais se sont mis au vélo ! Les chiffres sont impressionnants : au Pays-Bas, 23 millions de vélos sont en circulation pour 17 millions d’habitants. Voici un tout petit pays où les habitants se déplacent naturellement et facilement avec leur vélo personnel mais aussi avec une flotte de vélos mis à leur disposition. Cette semaine, nous nous intéressons à ce que sont réellement les piliers de cette culture vélo. Pour nous éclairer, nous avons rencontré Emma Stubbe, spécialiste vélo et coordinatrice de projets à la Dutch Cycling Embassy.

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Des infrastructures au top !

Les 3 piliers fondamentaux de la culture vélo néerlandaise sont les infrastructures, les assurances et l’éducation. « Amsterdam n’est pas la capitale du vélo car il s’agit du pays dans sa globalité qui véhicule activement la culture vélo » explique Emma Stubbe, coordinatrice de projets au sein de la Dutch Cycling Embassy.

La ville d’Utrecht est un exemple parfait pour citer une commune qui a construit et investit continuellement pour le vélo dans les dix dernières années. Elle n’est plus faite pour rouler en voiture car les vélos sont devenus largement majoritaires. « La ville constate l’effet inverse que vous vivez encore en France : nous avons presque trop de vélos ! C’est un problème de luxe. Utrecht doit agrandir ses pistes cyclables. Ils construisent également des pistes plus larges pour les vélos cargos et les vélos adaptés aux personnes âgées ou à mobilité réduite, 3 roues par exemple ».

Le résultat d’une politique pro vélo et d’infrastructures performantes ?  Une ville calme, paisible avec très peu de voitures, notamment au centre ville. Les Pays-Bas ont réussi avec succès la transformation et l’aménagement de leurs villes au profit des vélos et de leurs déplacements

La cheville ouvrière de ce succès ? Une pensée en arborescence réfléchissant dans sa globalité en plaçant le vélo au cœur du système. Les politiques, les associations et les citoyens sont solidaires et engagés. Ils conçoivent le vélo comme une facilité et une évidence.

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Le vélo est intégré par les architectes, les chefs de projets et les promoteurs dès les prémices des réflexions engagées. « Chaque nouveau quartier est dessiné et réfléchit en fonction de l’épanouissement et de la circulation des cyclistes. En amont, nous réfléchissons à ce qu’il y ait le moins d’aménagements et de stationnements possibles pour les voitures. Le vélo circule et stationne avec aisance et facilité » nous précise Emma.  Les pistes cyclables et les stationnements sont nombreux. Le vélo est facilement stationné à l’intérieur comme à l’extérieur. L’ensemble du quartier s’articule avec cette logique. Le concept est d’avoir tout à disposition en moins de 10 minutes à vélo. De ce fait, l’intermodalité affiche un haut niveau d’efficacité. Les stationnements vélos sont légions et tous situés à proximité des arrêts de tramway et de train. Il s’agit d’une planification globale. Les cyclistes ont toujours leur vélo personnel pour se déplacer dans leur ville. Les nombreuses infrastructures et les stationnements permettent une facilité de déplacement. Néanmoins, pour des trajets qui nécessitent de prendre les transports en communs, les néerlandais ne se posent pas beaucoup de questions. La location de vélo est intégrée à leur carte de transport et ils peuvent en louer un à la gare à la descente de leur trajet.

« Les 3 piliers de la culture vélo sont les infrastructures et les pistes cyclables, les assurances et l’éducation »

Une harmonie entre les vélos

La réglementation permet une harmonie entre tous les vélos et leur circulation. Les infrastructures mêlant voitures et vélos ont toutes été réfléchies en amont afin de limiter au maximum les incivilités et les accidents.

L’anticipation permet de limiter les erreurs.

Les planificateurs des pistes cyclables réfléchissent aux possibles points de conflits et comment les réduire. Par exemple, les bords de trottoirs ne sont pas carrés mais conçus en diagonale. Par conséquent, si un cycliste se retrouve entre le trottoir et la voiture, s’il n’a pas assez de place, s’il perd l’équilibre ou même s’il a peur, il lui est possible de tourner et de monter sur le trottoir sans chuter. « Il y a de multiples petites astuces dans la culture néerlandaise pour harmoniser la circulation et faire cohabiter les différents acteurs de la rue ». Les néerlandais intègrent très naturellement dans cette culture pro vélo les personnes moins jeunes ou moins en forme physiquement. Ainsi, les personnes à mobilité réduite ou les personnes âgées ne sont pas mises de côté.

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La culture vélo néerlandaise permet à tout le monde de faire du vélo, sans excuse et avec praticité. Les cyclistes sont naturellement des conducteurs de voiture, et l’inverse est tout aussi vrai. Il en ressort une capacité empathique hors pair que nous ne constatons pas en France et qui est sans doute révélateur de notre lenteur à changer nos mentalités.

Se mettre à la place de l’autre permet de le comprendre et de le respecter plus facilement. Les chauffeurs savent exactement où regarder, ils anticipent et comprennent les problématiques des cyclistes. Ils savent que les cyclistes ne sont pas si différents d’eux, d’où une harmonie et une sécurité accrue.

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Des assurances alignées sur cette culture pro vélo

Les compagnies d’assurances ont toutes développées un système efficace à savoir que l’ensemble des véhicules motorisés a systématiquement une responsabilité plus forte et plus engagée que les cyclistes. Lors d’un accident entre un cycliste et un conducteur, quelques soient les circonstances, le niveau de gravité et les torts réels, le conducteur a automatiquement une responsabilité engagée à hauteur de 50% minimum. « L’objectif est d’intégrer dans notre culture respectueuse du vélo que c’est toujours le véhicule le plus grand et le plus fort qui doit faire davantage attention. Même si c’est la faute du cycliste ou du piéton le conducteur sera responsable au minimum de moitié. Dans les faits, tout le monde fait beaucoup plus attention » explique Emma.

La réglementation et les infrastructures permettent de faire ralentir les voitures. Si les voitures roulent trop vite, les néerlandais considèrent que c’est davantage un problème d’infrastructures plutôt que de conducteur. Dans le cas des rues principales, si les véhicules peuvent rouler plus vite que 30 km/h (tout en sachant que la majorité des rues a une limitation de vitesse à 30 km/h), les pistes cyclables seront systématiquement séparées des véhicules motorisés. S’il n’est pas possible de les séparer notamment par manque de place, la réglementation de la vitesse est ajustée en conséquence. Au Pays-Bas, il n’y a pas de zone grise.

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Et en France, on se bouge quand ?

« Les mentalités doivent changer et vont changer. C’est plus long et plus compliqué car les infrastructures et les stationnements ne suivent pas encore. Changer les mentalités, cela commence dès le plus jeune âge à l’école. Les gens voient peu de vélo dans la rue, ils pensent donc qu’il y a peu de demande. Hors, quand il y a une bonne infrastructure, tout le monde s’y met facilement, c’est automatique ! Les études le montrent et le démontrent de partout. Les infrastructures de qualité permettent de lever les freins. Les gens comprennent que c’est une possibilité et cela enclenche des questions en eux : Vais-je prendre le vélo ou le bus pour aller travailler ? »

Emma est coordinatrice de projets pour la Dutch Cyclong Embassy. Elle a répondu aux interrogations de Feexti en levant le voile sur la culture vélo néerlandaise. La structure, moitié publique moitié privée, promeut et travaille continuellement sur des solutions pour stationner les vélos, développer les infrastructures et communiquer la culture vélo.

Leur objectif ? Améliorer la situation des cyclistes avec leur slogan « Cycling for Everyone ». Les employés collaborent et se connectent avec des entreprises dans leur pays mais aussi à l’étranger.

La culture vélotaf est aussi très naturelle au Pays Bas, une stratégie RSE excellente comme l’explique notre article sur ce sujet.

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