designer produit

Jonathan, notre designer industriel

Explorez l’envers du décor avec notre série inédite mettant en lumière nos partenaires de choix. Et pour inaugurer cette série, Jonathan, notre designer industriel, vous révèle les coulisses de son métier et de notre collaboration fusionnelle. Plongez au cœur même du processus, là où les idées prennent forme, où les esquisses prennent vie, et où l’innovation devient palpable. Découvrez les coulisses de la naissance du produit Feexti !

Bonjour Jonathan. Pour commencer, pourrais-tu te présenter en quelques mots ?

Jonathan Gourdin-Serveniere, designer industriel

Je m’appelle Jonathan Gourdin-Serveniere. Je suis designer global. Je travaille dans différents domaines du design comme le design de produits, le designer industriel, le design graphique, le design d’espace et le design de packaging. Je fais pas mal de choses. Mais c’est ce qui m’excite dans mon métier. Pouvoir changer d’échelles et de formats dans mes projets est un réel plaisir et me permet de constamment me réinventer. C’est également une force. Je peux accompagner mes clients dans tous les domaines du design dont pourraient avoir besoin leurs entreprises. Du produit à son emballage, de son identité à sa présentation en salon ou en boutique. Pour ce qui concerne Feexti, je suis designer industriel et graphiste.

J’ai suivi un parcours scolaire assez classique pour devenir designer. J’ai commencé mes études avec un BAC STI (Science et Technique de l’ingénieur) Arts Appliqués. J’ai poursuivi avec un BTS en design de produits et pour finir j’ai suivi un Master en design.

Mon parcours professionnel s’est construit en grande partie à mon compte et au sein de quelques entreprises industrielles ou agence. Après mon Master, j’ai créé ma propre agence de design globale que j’ai développé pendant six années à Poitiers. Après l’avoir quitté en 2018, j’ai trouvé un poste en tant que salarié dans une agence de communication tout en conservant une activité d’indépendant en design de produits en parallèle.

Tu es designer produit. Pourrais-tu nous expliquer en quoi consiste ce métier ?

Il y a autant de designers que d’explications du métier. Mais je pense que tous les professionnels du domaine s’accordent à dire que la mission du designer est d’accompagner une entreprise dans le développement de ses produits. Il va alors astucieusement travailler et agencer au sein de son travail les aspects ergonomiques, les aspects d’usages, les aspects techniques, les aspects sémantiques du produit tout en intégration les fonctionnalités et des aspects marketing souhaités par l’entreprise ou apportés par ma réflexion.

Quand on parle design, tout le monde pense à l’esthétique. Pourtant, l’esthétique découle bien souvent du travail de tout le reste. C’est le travail des différents aspects du design, du sens et de l’histoire que l’on veut raconter qui va permettre d’obtenir une esthétique. En fonction du domaine dans lequel l’objet va s’inscrire et évoluer, on ne va pas donner les mêmes codes au produit, ou disons le plus simplement, ce n’est pas la même histoire que l’on va raconter. Par exemple, le travail d’un produit dans le domaine médical ne sera absolument pas abordé de la même manière qu’un produit dans le domaine du sport. Les contraintes sont différentes, les produits n’auront donc pas les mêmes codes et les esthétiques qui en découleront sont assez différentes.

Il ne faut pas oublier également que la mission du designer dans le développement d’un produit est sa vente. Pour cela, il doit être en adéquation avec son marché. L’aspect marketing et mercantile est à prendre en compte et très important dans l’étude design.

Bien souvent, un objet réussi est celui où on ne perçoit pas le travail du designer. C’est celui qui ne pose pas de problème quand on l’utilise et qui n’attire pas l’attention de l’usager sur des dysfonctionnements ou fonction mal agencée.

Pourquoi avoir choisi cette profession ? Comment l’as-tu découverte ?

Je n’ai pas choisi cette profession, c’est plutôt l’inverse. Depuis que je suis enfant, je dessine et j’invente des objets. J’ai toujours dit que je voulais être inventeur et créer des objets, bien que je ne sache pas si ce métier existait et comment il s’appelait. Mes parents m’ont beaucoup soutenu et ce sont eux qui m’ont permis de mettre un nom sur ce métier. 

Quels sont les projets sur lesquels tu as travaillé qui t’ont le plus marqué ?

Le premier qui m’a marqué, c’est l’un des premiers gros projets sur lequel j’ai travaillé vers la fin de ma formation. C’était le premier projet que je dessinais vraiment et pour lequel mon avis comptait. Je travaillais à l’époque avec Thomas du bureau d’études Be4Innov avec qui Feexti a également collaboré. C’était en 2010, il s’agissait de concevoir un vélo à assistance électrique en libre-service et dédié aux entreprises. Ce projet est né d’une collaboration avec EDF pour le CNPE de Civaux (à côté de Poitiers). Le projet était de proposer des vélos en libre accès aux collaborateurs pour qu’ils gagnent du temps lors de leurs déplacements entre les différents bâtiments des sites. Avec un badge nominatif, ils pouvaient ainsi verrouiller et déverrouiller le vélo à une borne de verrouillage qui rechargeait le vélo. 

Plus récemment, j’ai travaillé sur un autre projet très intéressant. Rien à voir avec le vélo cette fois, puisqu’il s’agit du développement d’un contenant alimentaire destiné au domaine de la restauration rapide. Il y a des réglementations (loi AGEC) qui viennent d’entrée en vigueur obligeant les marques à ne plus utiliser d’emballage jetable. Le projet est de remplacer cet emballage jetable par un produit malin, éco-conçu et réutilisable. L’idée est d’avoir une boîte à burger constituée de deux coques. Ces deux coques sont en fait une seule et même pièce qui assemblée forme la boite. Cette boite réutilisable est personnalisable et adaptée à l’image du client et surtout fabriquée en France dans une matière bio sourcée.

Intéressant ce dernier projet. Apportes-tu toujours cette partie écologique dans tes projets ?

Dans beaucoup de mes choix, oui. C’est difficile de (se) dire je suis designer et je n’ai pas conscience de cela. Un designer doit plus ou moins penser au monde de demain ou en tout cas l’améliorer et simplifier la vie des utilisateurs donc ne pas penser développement durable, écologie, matières biosourcées, etc, ce serait assez contradictoire. Quand on fait partie de la chaîne de production de produits, on a une responsabilité. On sait qu’on va produire de nouveaux produits qui vont générer de nouveaux déchets.

Quand je travaille avec des clients, j’essaie au maximum de réfléchir à concevoir un produit qui requiert le moins de pièces possibles. Plus un produit aura de pièces, plus il y aura d’outils pour les fabriquer et donc plus d’énergie dépensée pour les fabriquer. Cela ne va pas dans le sens de l’écologie et de la sobriété. J’essaie de sensibiliser les clients là-dessus notamment car un produit bien pensé et donc optimisé au niveau du nombre de pièces, peut être plus économique à fabriquer.

Il faut que le client soit réceptif. J’essaie de choisir mes projets aussi vis-à-vis de cela. Je suis investi là-dedans et je suis motivé pour le développer plus et l’intégrer plus dans les projets car on a tous à y gagner.

Éco-concevoir un objet, c’est une notion que je n’avais pas quand j’ai commencé mon métier. J’en avais conscience mais c’était moins présent que maintenant. Maintenant, c’est un passage qui est normal.

Pourquoi as-tu choisi de travailler avec Feexti ?

Travailler dans l’univers du vélo et de la mobilité douce, c’est un sujet que j’affectionne particulièrement. Il faut faire évoluer les mentalités sur la mobilité et adapter les types de mobilité en fonction des usages du quotidien. Le vélo est un très bon moyen de transport à l’échelle d’une ville, efficace et efficient. 

Par ailleurs, ce qui m’a séduit chez Feexti, c’est la promesse du produit : la valorisation et la promotion de l’écomobilité et d’un mode de déplacement frugale bien plus en phase avec notre époque, nos nouvelles contraintes environnementales et l’évolution de notre monde. Cette promesse et mes valeurs se sont trouvées. Tout était cohérent.

Et puis, l’aspect humain était important dans ma décision. Le feeling est bien passé entre Mikaël, Éric et moi. On a eu des échanges sympathiques et une vision commune.

Le mot d’Éric : « Nous avons opté pour la collaboration avec Jonathan suite à la recommandation de notre partenaire en ingénierie industrielle, Be4Innov. Leur expérience passée avec lui s’était avérée fructueuse. Dès les premiers échanges, une connexion positive s’est établie, laissant une impression favorable. Ce qui nous attire particulièrement chez Jonathan, c’est son approche rationnelle du design, orienté vers une ergonomie et une convivialité optimales pour l’utilisateur final. L’esthétique n’était pas en reste, car nous croyons que le vélo mérite un support attrayant qui valorise l’espace des vélos. Contrairement à la plupart des solutions actuellement sur le marché qui sont purement industrielles, dénuées de tout aspect esthétique, notre approche à 360° intègre cette perspective, englobant en même temps l’aspect visuel et tactile du produit. »

Peux-tu donner le cahier des charges initial ? 

Le cahier des charges était assez simple. Ce n’est pas forcément habituel de travailler comme cela d’ailleurs pour un designer. 

Le bureau d’études Be4Innov avait déjà travaillé sur l’aspect technique du produit. En très grande partie, le produit était déjà dimensionné et une certaine forme d’usage avait été définie due à l’ergonomie du produit même. La volonté d’Éric et Mickaël était d’avoir un produit adapté à son environnement et aux besoins des utilisateurs. L’expérience utilisateur a toujours été au cœur de notre travail car c’est un gage de réussite. 

On m’a fourni un produit technique. Le but était donc de rajouter de la cohérence et plus de finesse dans le produit pour en faciliter l’usage et assurer une constante sécurité pour l’utilisateur.

Phase 1 Feexti

Il fallait donc que j’améliore l’ergonomie du produit en y ajoutant un arceau de sécurité pour venir verrouiller le vélo. Il y avait déjà eu des esquisses réalisées mais il fallait améliorer cela. Il fallait également retravailler le chariot qui vient accueillir la roue avant et qui se trouve être au cœur du système et de son fonctionnement.

Forcément, j’ai apporté ma touche. Le produit n’avait pas encore son identité propre. Hormis la forme, la couleur est importante pour identifier un produit et une marque rapidement et facilement. Pour améliorer l’ergonomie du produit, qu’elle soit visuelle ou fonctionnelle, certaines zones devaient être peintes. Les zones d’action devaient être visibles plus facilement pour aider les utilisateurs à mieux visualiser les fonctions et l’usage du produit et les guider à bien utiliser le produit. Également, il fallait bouger quelques formes et lignes afin de créer des zones de supports d’informations accessibles en un coup d’œil. Cela permet d’augmenter l’ergonomie et de rendre l’usage plus facile et plus intuitif. 

Pour l’arceau, j’ai amélioré la partie usage et ergonomie en simplifiant la compréhension de cette fonction et en apportant une zone de personnalisation, permettant ainsi à l’acheteur de valoriser sa marque et le produit.

De tout cela a forcément découlé une esthétique qui était aussi la demande de Feexti : avoir un produit identitaire, séduisant et qui donne envie de l’utiliser.

Par quelles étapes es-tu passé pour arriver au Feexti final ?

Juin 2021 : La première étape a été le travail du chariot pour rendre le produit identitaire et facile d’utilisation. Il fallait amener un visuel et un graphisme un petit peu particulier et atypique lié à la marque pour donner l’identité du produit. J’avais fait une analyse des types de vélos qu’on pouvait trouver dans le marché et des types de solutions de rangement de vélo. Également, j’avais regardé dans différents domaines comment les matières et le graphisme étaient travaillées afin d’intégrer au mieux des messages ou de la communication. Plusieurs pistes ont été dessinées.

Chariot Feexti

Au fur et à mesure des itérations, la contrainte de l’arceau pour sécuriser le vélo est arrivée. Cette partie est celle qui a demandé le plus de travail, car sa fonction de sécurisation du vélo doit permettre de verrouiller tous les vélos Il doit être prendre en comptetoutes les configurations. Le premier prototype d’arceau ne fonctionnait pas car il n’était pas assez polyvalent.

Des contraintes dimensionnelles sont venues figer l’esthétique et la dimension de l’arceau le faisant évoluer de manière significative au grés des tests. Sur la base des nouveaux dessins design, le bureau d’études a fait de nouvelles études de prix afin de voir l’impact de ces changements. L’esthétique a donc été modifiée en fonction du budget alloué à la fabrication.

Arceau Feexti

Nous avons eu une réflexion sur la façon de communiquer directement sur le produit que ce soit sur le sabot ou sur l’arceau. L’arceau a une certaine dimension. Cela aurait été dommage de ne pas se servir de sa surface. L’idée a donc été d’intégrer une plaque qui permet d’apposer le logo de Feexti ou de personnaliser les produits pour les clients de Feexti. Le design a apporté une surface de communication.

Stickers Feexti

Le dernier élément qui manquait sur le produit et dont l’absence a été révéler par les tests produits est un élément de blocage de la roue arrière. Integrer le bloque-roue arrière était très important était car il permettait aux vélos avec garde-boue, siège enfant, panier arrière et autres accessoires, d’être maintenus en position verticale sans que l’accessoire ne vienne frotter sur le sol. Cette pièce est arrivée très vite après la finalisation de Feexti. 

Final Feexti

Finalement, cela résume bien la façon dont nous avons travaillé ensemble avec Eric, Mikaël et le bureau d’études. Nous avons travaillé par itération et tests. On produisait une première version, on la testait et cela amenait de nouveaux questionnements ou de nouvelles réponses, qui amenaient à une deuxième version qui repassait dans le processus, puis une troisième version, puis une quatrième et ainsi de suite. On est arrivé à une version qui a été identifiée comme la meilleure. C’est un entonnoir. Au début, on a plein de possibilités puis on réduit au fur et à mesure pour avoir la version finale.

Comment qualifierais-tu le produit Feexti ?

C’est un produit moderne car il répond à de vraies contraintes et à de vrais objectifs actuels. C’est un produit qui est dans l’air du temps. Il a la volonté d’être un produit d’avenir, d’aider les personnes à transformer un peu leur mobilité et de faire évoluer les mentalités sur l’usage d’un vélo dans la vie quotidienne en limitant les risques de vols.

Il y a quelques années, on voyait des parkings voitures énormes et des tout petits parkings à vélos mal conçus et difficilement accessibles. De plus en plus d’entreprises sont conscientes des changements et des contraintes qu’on va avoir dans un avenir proche, alors se pose la question de la mobilité de leurs salariés. Quand on regarde maintenant les conceptions des bâtiments et des parkings, on se rend compte que le vélo prend de plus en plus de place. Feexti répond vraiment à un besoin 

Le produit Feexti est simple, efficace, aidant et facilitant la mobilité en sécurisant le vélo. Avant, le gens avait peur de prendre le vélo pour se déplacer car les risques de vols étaient grands, maintenant il n’y a plus d’excuses ! 

Quelle est la différence entre Feexti et les autres solutions de stationnement vélo existantes ?

L’essentiel de la différence se place dans l’expérience utilisateur. Feexti prend en compte l’utilisateur. Tout est fait pour que ce soit simple, facile, sécurisé sans mettre en danger l’utilisateur. Le gros avantage de Feexti par rapport à toutes les autres solutions c’est qu’il est vraiment sécurisé. L’utilisateur se sent en confiance. L’usage a été simplifié et facilité pour que cela ne soit pas une nouvelle contrainte dans un quotidien souvent confus.

C’est vraiment un produit qui est ultra optimisé. Il est optimisé dans sa conception, dans sa technique, dans son usage, dans son ergonomie mais aussi dans son installation et dans sa capacité à pouvoir être compact tout en offrant un service plus qualitatif que d’autres produits.

Pourquoi un design réussi peut participer à la réussite d’un produit comme Feexti ? 

Le design est toujours une bonne piste à privilégier pour trouver un relai de croissance dans une entreprise. Et ce, peut importe le produit ou le service.

Prenons un exemple avec deux produits équivalents qui répondent au même besoin : 

  1. Le premier a été travaillé dans ses moindres recoins : son ergonomie, son usage, son optimisation technique… Tout a été pensé, tout est cohérent, l’usage est simple et il a de fait une esthétique maitrisée.
  2. L’autre est beaucoup moins travaillé : il s’agit d’une réponse purement technique à un besoin. En sommes, la mise en forme de la première idée que l’on a eue. Il a moins de fonctionnalités due à une réflexion moins poussée.

Naturellement, la personne qui se retrouve confrontée au choix de l’achat va aller vers le produit qui est le plus facile à utiliser, celui qui offre une solution plus complète ou qui est le plus « joli ». J’utilise volontairement ce mot-là car c’est ce que les gens vont voir. Pour le commun des mortels, c’est une façon de dire que le produit a été bien travaillé.

Toute entreprise qui fait appel à un designer a la volonté de se démarquer. C’est le cas pour Feexti. Le produit existait déjà. Le bureau d’études avait dessiné quelque chose qui n’est finalement à la fois pas très loin et en même temps complètement éloigné du produit final. Le design va avoir la capacité de rendre un produit impactant avec des valeurs et une cohérence globale. Cela permet de rendre l’usage plus simple et d’avoir un produit qui aura beaucoup plus d’arguments à mettre en avant qu’un autre produit lambda n’ayant eu aucune étude design.

Un produit cohérent, ergonomique, véhiculant une image et des valeurs : tout cela fait que le design apportera beaucoup plus à une entreprise que de simplement « dessiner » un produit ou de le rendre « beau » D’ailleurs, une étude britannique du « design council de 2013 » rapporte que pour chaque £1 investi dans le design, les entreprises peuvent prévoir plus de £20 de revenus supplémentaires. Le design est donc une vraie valeur ajoutée. C’est un facteur essentiel de différenciation et un levier économique important. Cela permet de mieux travailler, de mieux valoriser les produits et de présenter des arguments souvent plus importants et plus nombreux qu’un produit qui ne l’aura pas été.

Mikael et Eric souhaitaient “redonner ses lettres de noblesse au local vélo”, comment as-tu travaillé en ce sens ?

Je pense que les lettres de noblesse du local vélo sont apportées par Feexti. J’ai travaillé le produit Feexti avec toute ma passion. Le local vélo était devenu un dépotoir à carcasses de vélo que personne ne voulait utiliser. En ayant travaillé un produit homogène, complètement pensé pour l’usager, Feexti redonne ses lettres de noblesse au local vélo.

Articles connexes

MFMG

Marcel France Mécano Galva, notre usine de fabrication

Web développement

Kévin, notre développeur web

Be4 Innov - bureau d'études et mécanique

Be4 Innov, notre bureau d’études et d’ingénierie