6 erreurs à éviter pour des stationnements vélos attractifs et bien pensés
Alors que le vélo devient un pilier incontournable de la mobilité urbaine, les villes et les promoteurs immobiliers multiplient les aménagements pour encourager sa pratique : pistes cyclables, aides à l’achat de VAE, stationnements vélos… Mais tous ces efforts peuvent être réduits à néant par un équipement mal conçu.
Un local vélos inutilisable, un rack qui abîme les roues ou une rampe impossible à monter peuvent transformer un cycliste motivé… en automobiliste résigné.
Voici les erreurs les plus fréquentes — et surtout, comment les éviter.
1. Les supports qui endommagent les vélos
❌ Le cas typique : le « pince-roue »
Encore trop présent dans l’espace public et les résidences privées, ce type de rack où l’on insère uniquement la roue avant est l’ennemi n°1 des cyclistes. Pourquoi ?
- Il ne permet pas d’attacher le cadre (seulement la roue avant, qui peut être démontée facilement).
- Il tord les roues des vélos lourds ou mal positionnés.
- Il est inutilisable pour les vélos à pneus larges (VTT, VAE, vélos cargo).

✅ La solution :
Utiliser des arceaux en U inversé ou des supports muraux avec fixation par cadre + roue, robustes et adaptés à tous les types de vélos.

2. Les espaces trop exigus
❌ L’erreur : des entraxes trop serrés
Un local vélos peut paraître spacieux sur plan, mais si les supports sont collés les uns aux autres, impossible de manœuvrer correctement. Cela gêne la sortie, provoque des chocs entre vélos, et crée un fort taux de non-utilisation.
Exemple : un immeuble à Strasbourg avait prévu 30 places… dont seulement 18 étaient réellement utilisables, faute de largeur suffisante entre les supports.

✅ La solution :
Respecter un entraxe minimum de 80 cm entre les supports au sol (voire plus pour les VAE ou cargos) et prévoir des allées de circulation d’au moins 1,20 m.

3. L’inaccessibilité du local
❌ L’erreur classique : un local au fond d’un sous-sol, sans rampe, avec des marches
Pour un cycliste, chaque obstacle est une dissuasion. Un accès trop compliqué (escaliers, portes lourdes, virages serrés…) peut rendre le stationnement inutilisable au quotidien, surtout avec un vélo électrique ou cargo.

✅ La solution :
- Accès de plain-pied ou par rampe douce (< 10% de pente).
- Portes larges, faciles à ouvrir (automatisées si possible).
- Signalétique claire pour localiser le local vélo.

4. Les équipements non sécurisés
❌ Le problème : un local fermé… mais sans vraie sécurité
580 000 vélos sont volés chaque année en France. Un local collectif non surveillé ou sans bonne fixation est rapidement contourné par les voleurs. Et les usagers perdent confiance.
Source : BYCOMMUTE
Exemple : dans un immeuble neuf à Bordeaux, les résidents ont cessé d’utiliser le local vélos après deux vols en une semaine. Résultat : vélos dans les appartements ou sur les balcons.

✅ La solution :
- Fixation solide cadre + roues.
- Éclairage automatique, vidéosurveillance ou contrôle d’accès.
- Local visible mais non accessible depuis la rue sans badge.

5. Le manque de modularité
❌ L’erreur : un local standard face à des besoins variés
Aujourd’hui, tous les cyclistes ne roulent pas sur des vélos classiques :
- Vélos électriques (plus lourds).
- Cargos, longtails, triporteurs.
- Pliants ou enfants.
Un équipement unique ne répond plus à cette diversité. Si un usager ne peut pas utiliser le local, il renonce.

✅ La solution :
- Proposer différents types de supports (sol, mur, rail avec assistance, etc.).
- Prendre en compte les profils d’usagers dès la conception.
- Penser à la recharge électrique : des prises sécurisées deviennent un vrai plus.

6. L’absence de services complémentaires
❌ Ce qu’on oublie souvent :
- Pas d’abri contre la pluie.
- Pas de point de gonflage ou de petite réparation.
- Pas de vestiaire ou douche dans les bureaux.
Un cycliste régulier apprécie les petits détails qui facilitent son quotidien.

✅ Ce qu’il faut prévoir :
- Abri ou local couvert.
- Station de réparation ou pompe commune.
- Casier de rangement, banc, miroir… selon le contexte.

Conclusion : un bon équipement, c’est un équipement utilisé
Un local vélos ou un support mal conçu n’est pas qu’un équipement raté : c’est un frein concret à la mobilité durable. En revanche, des aménagements pensés pour les usages réels peuvent :
- Augmenter significativement l’usage du vélo dans un immeuble ou une entreprise.
- Réduire le stationnement voiture.
- Valoriser un bien immobilier.
Vous êtes maître d’ouvrage, gestionnaire ou architecte ? Prenez le temps de penser l’usage avant le plan. Et si vous n’êtes pas sûr, faites appel à un expert du stationnement vélo : c’est souvent la meilleure manière d’éviter les erreurs… et de mettre réellement les cyclistes en selle.
Contactez les experts Feexti ici !
